Voir un ami pleurer

 

 

 

Gisteren, op de dag dat de Belgen verplicht naar de stembus gaan (België kent een stemplicht en er staan maar liefst drie verkiezingen op het programma: regionale, federale en die voor het Europees Parlement. Een super-verkiezingsdag, waar alle Belgen met spanning naar uitzien), gisteren dus, schiet een zwaarbewapende man in het Joods Museum in het hart van Brussel vier mensen dood.

We moeten vrezen dat het een doelgerichte en dus antisemitische aanslag is. Brussel, de stad van de EU, maar ook de stad van Jacques Brel. Zijn lied Voir un ami pleurer borrelt bij het horen van dit schokkende nieuws direct bij me op. Een van de indrukwekkendste liederen van Brel. De passage: ni le courage d’être juifs is raak en actueel. Er is moed voor nodig om joods te zijn. Ook in het Europa van vandaag zijn joodse inwoners niet veilig. Hebben wij de moed om te zeggen: dat zijn onze vrienden? In Brel’s woorden: tous ces hommes qui sont nos frères: niet alleen juifs of nègres, maar ook homo’s, moslims, Roma?

 

Bien sûr il y a les guerres d’Irlande

Et les peuplades sans musique

Bien sûr tout ce manque de tendres

Il n’y a plus d’Amérique

Bien sûr l’argent n’a pas d’odeur

Mais pas d’odeur me monte au nez

Bien sûr on marche sur les fleurs

Mais voir un ami pleurer!

 

Bien sûr il y a nos défaites

Et puis la mort qui est tout au bout

Nos corps inclinent déjà la tête

Étonnés d’être encore debout

Bien sûr les femmes infidèles

Et les oiseaux assassinés

Bien sûr nos cœurs perdent leurs ailes

Mais mais voir un ami pleurer!

 

Bien sûr ces villes épuisées

Par ces enfants de cinquante ans

Notre impuissance à les aider

Et nos amours qui ont mal aux dents

Bien sûr le temps qui va trop vite

Ces métro remplis de noyés

La vérité qui nous évite

Mais voir un ami pleurer!

 

Bien sûr nos miroirs sont intègres

Ni le courage d’être juifs

Ni l’élégance d’être nègres

On se croit mèche on n’est que suif

Et tous ces hommes qui sont nos frères

Tellement qu’on n’est plus étonnés

Que par amour ils nous lacèrent

Mais voir un ami pleurer!